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Interview de Jean-Pol Rihoux, expatrié au Brésil

Mondassur a rencontré Jean-Pol Rihoux qui vit au Brésil depuis quelques années. Jean-Pol a lancé son blog où il nous partage des chroniques pour nous faire découvrir le Brésil, un pays qui est devenu le sien.

Pourriez-vous vous présenter, ainsi que votre parcours ?

J’ai passé ma jeunesse dans la province de Luxembourg en Belgique et ensuite effectué mes études à l’université de Liège. C’est dans le secteur public à Bruxelles, dans un service chargé d’aides financières aux entreprises que j’ai accompli l’essentiel de ma carrière professionnelle.

Retraité depuis la fin mars 2017, je vis au Brésil à Goiânia, la capitale de l’Etat de Goiás dans le centre du Brésil.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier et à choisir le Brésil ?

Mon épouse est brésilienne et j’ai toujours eu envie de découvrir d’autres pays et de vivre ailleurs. Le moment de la retraite venue, le choix était évident: j’allais vivre au Brésil, pays où j’avais déjà séjourné à plusieurs reprises.

Parliez-vous portugais à votre arrivée au Brésil ?

Oui, dans la vie de tous les jours avec mon épouse.

Vous êtes-vous facilement adapté à votre nouvelle vie brésilienne ? Fréquentez-vous d’autres expatriés, français ou autre ?

L’adaptation à la vie au Brésil n’a posé aucun problème. A Bruxelles, je fréquentais des Brésiliens et ici à Goiânia, je n’ai pratiquement aucun contact avec d’autres européens et je ne cherche d’ailleurs pas à en avoir. Je me suis installé au Brésil pour vivre avec les locaux.

Quels sont les changements culturels dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus surpris ?

Si le Brésil est un mélange de cultures européenne, africaine et amérindienne, l’apport européen reste prédominant en particulier dans les régions Sud, Sud-Est et Centre-Ouest. Il n’y a pas de véritable choc culturel pour un européen qui s’installe au Brésil, comme cela peut être le cas en Afrique ou en Asie. S’intégrer au Brésil ne pose aucun problème, d’autant que les Brésiliens sont naturellement accueillants et souriants.

Vous avez un blog personnel. Pouvez-vous nous en parler ?

Dans chacune des chroniques de mon blog, Vivre au brésil, j’aborde un thème particulier pour faire découvrir le Brésil: le tourisme, l’histoire, la géographie et la nature, la culture, l’économie ou la vie au quotidien.

Avez-vous prévu de revenir vivre dans votre pays d’origine un jour ? Pourquoi ?

Mes seules attaches en Europe sont mes 3 sœurs, plusieurs neveux et nièces et quelques amis qui tous sont les bienvenus au Brésil. Je me suis adapté au Brésil et à son climat, aux Brésiliens, à leur mode de vie et à leur allégresse. Vous comprendrez aisément que je n’ai aucune intention de revenir vivre dans mon pays d’origine, la Belgique.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent s’expatrier au Brésil ?

Il faut savoir que peu d’étrangers vivent au Brésil. Le pays compte près de 215 millions d’habitants dont moins de 0,5% d’étrangers, selon les dernières données officielles. Avec près de 25.000 personnes (dont 19.000 à titre temporaire) les français constituent le premier contingent européen. Le Brésil est également une très petite destination touristique internationale. Savez-vous qu’en 2019 (avant la pandémie du COVID), seulement 6,3 millions d’étrangers (principalement des argentins) ont visité le Brésil… soit moins de visiteurs qu’en Belgique! Si j’avance ces chiffres, c’est pour que les futurs expatriés soient bien conscients que tout au Brésil (habitations, restaurants, hôtels, magasins…) est adapté aux goûts et aux attentes des Brésiliens. Et mieux vaut apprendre à se débrouiller en portugais car peu de personnes parlent une autre langue.

Il faut également faire attention à un élément qui déstabilise le budget domestique et à un autre qui l’affecte gravement.

Qu’en est-il de la dévaluation monétaire au Brésil?

Percevoir une pension ou d’autres revenus en euros et vivre au Brésil implique la conversion (mensuelle pour la plupart) d’euros en reais brésiliens. Tant que le réal se déprécie par rapport à l’euro, tout va très bien. En 2017, l’euro s’échangeait contre 3,5 reais et en 2020 il a atteint le record de 7 reais. Mais entre janvier et avril de cette année, l’euro a chuté de 6,5 reais à 5 reais. De façon pratique pour un européen qui perçoit ses revenus en euros, cela signe une amputation de près du quart de son revenu mensuel, alors que les prix des biens et des services au Brésil ont fortement augmenté. Et que réserve l’avenir? Parmi de nombreux facteurs, il faut espérer pour les expatriés européens, une hausse du taux directeur de la BCE et une baisse du taux d’intérêt de la Banque Centrale du Brésil qui a bondi d’une dizaine de points ces derniers mois.

Pour finir, quels conseils donneriez-vous pour l’assurance santé au Brésil?

Comme expliqué sur le site de Mondassur, le système de santé au Brésil fonctionne à deux vitesses. Le système de soins de santé public est gratuit mais dans un état déplorable (installations vétustes, manque de personnel…) et un système privé de haut niveau. Pour un expatrié, il est impensable de ne pas opter pour un plan de santé privé. Mais cela coûte cher: pour mon épouse et moi-même, je dois consacrer un budget mensuel de 2.000 reais, soit +/- 400 euros. Et plus on vieillit, plus les mensualités augmentent.

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